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Maureen Kinyanjui

Notre amie du mois est Maureen Kinyanjui du Kenya, qui travaille avec notre organisation partenaire, Save The Elephants, en première ligne dans la résolution du conflit entre les éléphants et les humains autour du parc national de Tsavo. Maureen, qui étudie pour son doctorat à l’Université d'Édimbourg, se consacre à la réduction des conflits en promouvant des projets de bien-être et l’apiculture.

Avez-vous grandi à proximité du parc de Tsavo et de ses éléphants, ou êtes-vous originaire d’une autre région du Kenya ?

J’ai grandi à Nakuru. Pendant les vacances scolaires, ma famille passait du temps avec mon père à Isiolo, dans le nord du Kenya, où sa caserne se situait dans un corridor pour les éléphants. Pendant la saison sèche, nous avions des éléphants à l’extérieur de notre maison venus pour boire de l’eau dans la buanderie. Ma sœur et moi les regardions depuis la fenêtre de notre chambre.


Pensez-vous que vous gagnez les batailles pour les cœurs et les esprits des communautés qui vivent autour de Tsavo ?

Oui, je pense que nous y parvenons. Nous nous sommes rendu compte très tôt qu’il n’était pas possible de parler de conservation avec les communautés lorsque leur état d’esprit était submergé par les soucis quant à savoir comment trouver leur prochain repas. Nous avons lancé des projets visant à améliorer leurs moyens de subsistance, tels que la culture bio de produits commerciaux comme le tournesol, qui font l’objet d’une forte demande sur le marché sans être appréciés par les éléphants. Nous faisons également la promotion des femmes dans des éco-entreprises telles que la vannerie en sisal et la fabrication de savon bio.


Pourquoi les femmes sont-elles la clé du succès dans votre travail ?

Les femmes sont le cœur de la communauté et elles sont impliquées dans tout – prendre soin de la famille, l’approvisionnement alimentaire, l’éducation, la religion et même la gestion des ressources naturelles. Elles veulent participer à toute activité qui améliorera leur bien-être et leur environnement, car elles savent qu’après des sécheresses, des inondations ou des raids d’éléphants, elles auront la responsabilité de s’assurer que leurs familles aient suffisamment de nourriture.


Pouvez-vous nous donner une idée de l’ampleur du conflit homme-éléphant dans les communautés avec lesquelles vous travaillez ? Par exemple, quelle comparaison avec la situation 10 ans auparavant ?

Le conflit homme-éléphant dans la communauté de Sagalla est en augmentation au cours des 10 dernières années. Les éléphants sont plus nombreux grâce à une conservation efficace. Toutefois, la nouvelle ligne de chemin de fer de Mombasa et le pâturage illégal du bétail dans les parcs repoussent ces éléphants vers les espaces communautaires. Ils mangent et endommagent les récoltes, et nous avons donc plus de conflits.


Et les abeilles… éloignent-elles vraiment les éléphants ?

Oui, les abeilles sont les ennemis naturels des éléphants et elles sont très efficaces pour chasser les éléphants hors des fermes. Il est intéressant de voir comment un éléphant, un animal si grand et impressionnant, réagit face aux abeilles. Ils secouent la tête, battent les oreilles et finissent par fuir le bruit des abeilles qui bourdonnent. Dans 80 % des cas, ils évitent les fermes qui ont des ruches comme clôture.


Dans quelle mesure la pandémie de coronavirus a-t-elle affecté votre travail au cours des 8 derniers mois ?

La pandémie a bloqué la plupart de nos projets. Cela a été frustrant de ne pas pouvoir en faire plus pour notre communauté alors qu’elle était la plus vulnérable sur le plan sanitaire et économique. Nous avons travaillé à distance pour nous assurer que la communauté était équipée de points de lavage des mains et de masques abordables. Mes collègues sont désormais de retour sur le terrain, essayant de rattraper le temps perdu pour toutes les activités qui devaient se dérouler en début d’année. Mais nous ne sommes toujours pas à pleine capacité car nous devons suivre les restrictions dues au COVID sur les déplacements et les rassemblements dans les villages.


Tsavo est l’un des bastions historiques de l’éléphant d’Afrique. Êtes-vous optimiste quant à son avenir ?

Je suis optimiste. De nombreux travaux de conservation ont été effectués pour assurer la survie des grands éléphants de Tsavo. Nous travaillons avec les communautés pour les aider à comprendre et apprécier leur patrimoine naturel tout en essayant de résoudre les défis qu’elles rencontrent, comme l’insécurité alimentaire. Lorsque la communauté et les chercheurs travaillent tous ensemble pour protéger les éléphants, je pense que l’avenir est alors très prometteur.


Maureen et le groupe Mlambeni Basket

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