Le Burkina Faso prend des mesures pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages

En juin 2025, le Burkina Faso a franchi une étape importante dans son engagement en faveur de la conservation des éléphants et de la lutte contre le trafic d'espèces sauvages, avec la validation officielle, lors d'un atelier de deux jours à Ouagadougou, des procédures opérationnelles standard (SOP) pour la gestion sécurisée de l'ivoire et d'autres produits issus d'espèces sauvages. L'atelier de validation technique, organisé par la Direction générale des eaux et forêts (DGEF) et soutenu par la Fondation EPI (EPIF) et l'ONG locale Les Anges Gardiens de la Nature (AGN), a réuni des acteurs de la conservation issus du gouvernement, de la société civile et de partenaires internationaux afin d'établir des lignes directrices solides, pratiques et applicables pour la manipulation et le stockage de l'ivoire et d'autres produits issus d'espèces sauvages saisis.

Photo de groupe de tous les participants à la formation

Le trafic d'ivoire reste l'une des principales menaces qui pèsent sur les éléphants d'Afrique. Les mauvaises conditions de stockage, l'insuffisance des registres et la faiblesse des cadres juridiques entraînent une mauvaise gestion des stocks et, potentiellement, des fuites vers le commerce illégal. Les procédures opérationnelles standard nouvellement adoptées au Burkina Faso constituent une réponse directe à ces risques et une tentative de les minimiser.

Vue d'ensemble

L'atelier organisé au Burkina Faso s'inscrit dans le cadre d'un projet régional de la Fondation EPI axé sur la sécurisation des stocks d'espèces sauvages dans cinq pays d'Afrique de l'Ouest, financé par le Fonds britannique de lutte contre le commerce illégal d'espèces sauvages. Cette initiative aide le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone à élaborer des procédures opérationnelles standard, à améliorer les infrastructures de stockage et à garantir que les stocks d'ivoire ne soient pas exploités à des fins lucratives. Lors de l'ouverture de l'atelier, le directeur des relations avec les États de l'EPIF, Ulysse Korogone, a souligné l'engagement de la fondation à mettre en œuvre le Plan d'action pour l'éléphant d'Afrique (AEAP), tout en insistant sur les mesures à prendre pour maintenir l'interdiction mondiale du commerce de l'ivoire, fermer les marchés nationaux de l'ivoire et retirer tout l'ivoire détenu par les gouvernements de la circulation commerciale.

Colonel Barnabé KABORE

Je tiens à réitérer l'engagement du gouvernement du Burkina Faso, par l'intermédiaire du ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Assainissement, à soutenir toutes les initiatives visant à garantir la gestion durable de notre biodiversité et à lutter contre le trafic illégal d'espèces.

Colonel Barnabé KABORE, directeur général de l'eau et des forêts (DGEF)

Contenu des procédures opérationnelles standard

Les SOP définissent des procédures détaillées pour chaque étape de la chaîne de traitement des produits sauvages saisis, depuis leur découverte jusqu'à leur stockage sécurisé et leur élimination finale. Elles apportent non seulement des améliorations techniques, mais reflètent également un changement de philosophie en faveur de la transparence, de la responsabilité et de la rapidité des décisions prises par les autorités. Parmi les principales améliorations figurent l'alignement des codes juridiques nationaux sur les dispositions de la CITES, la mise en place de systèmes standardisés de marquage et de codification des produits sauvages, de nouveaux protocoles d'inspection et la transparence dans la tenue des registres.

La formation en cours

Les SOP étant désormais validées, le Burkina Faso est prêt à mettre en œuvre une approche plus rigoureuse et mieux coordonnée de la gestion des produits issus d'espèces sauvages. Toutefois, comme l'ont souligné les conclusions de l'atelier, le succès de cette mise en œuvre dépendra de la collaboration continue entre les différentes agences et de la mise à disposition de ressources suffisantes pour les infrastructures, le suivi et l'application de la loi. Les participants ont exprimé leur espoir que la Fondation EPI continue à soutenir l'extension de la mise en œuvre des SOP et l'amélioration des entrepôts au-delà de Ouagadougou, dans d'autres régions du pays. Il est important de noter que l'atelier a également préparé le terrain pour les prochaines révisions législatives qui permettront de consacrer ces nouvelles pratiques dans la loi.

Un mouvement continental à l'impact mondial

L'engagement du Burkina Faso reflète la détermination croissante de l'Afrique à lutter fermement contre la criminalité liée aux espèces sauvages. Il témoigne de la puissance de la conservation menée par les Africains et de la vision de l'Initiative pour la protection des éléphants. À mesure que de plus en plus de pays adoptent des SOP et ferment la porte au commerce de l'ivoire, ils envoient un message clair : l'avenir des éléphants d'Afrique est trop important pour être laissé à la merci de la mauvaise gestion ou de la corruption. Il sera façonné par une action coordonnée, courageuse et à l'échelle du continent.