Promotion de la faune sauvage et des zones protégées au Cameroun
- EPI Secretariat
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Nous sommes ravis de vous présenter Joseph Lekealem, un leader engagé dans la conservation qui consacre depuis des décennies sa vie à la protection de la faune et des forêts du Cameroun. En tant que directeur de la faune et des aires protégées au ministère des Forêts et de la Faune sauvage du Cameroun, Joseph joue un rôle essentiel dans la préservation de la riche biodiversité du pays tout en favorisant une coexistence durable entre les populations et la nature. Dans cet article, Joseph nous fait part de son parcours professionnel, de sa passion pour la conservation et du travail essentiel qui est accompli pour protéger la faune sauvage et les habitats au Cameroun.

Pourriez-vous nous parler un peu de votre travail actuel?
J'ai le grand plaisir d'occuper le poste de directeur de la faune sauvage et des aires protégées au ministère des Forêts et de la Faune sauvage du Cameroun. À ce titre, je supervise les activités liées à la faune sauvage et à la conservation au niveau central et dans les 36 zones protégées du Cameroun. Cela comprend la coordination des plans de gestion des zones protégées, la gestion des conflits entre les humains et la faune sauvage, la supervision des stocks d'ivoire et la collaboration étroite avec les institutions gouvernementales, les ONG, la société civile et les communautés locales. Je veille également à ce que le Cameroun respecte ses engagements au titre des principales conventions internationales sur la faune sauvage et la conservation.
Pourriez-vous nous parler un peu de votre parcours?
J'ai obtenu mon diplôme d'ingénieur des eaux et forêts à l'université de Dschang en 1996. Après mes études, j'ai rejoint la fonction publique, où je travaille depuis lors, au ministère de l'Environnement et des Forêts, au cabinet du Premier ministre et, actuellement, au ministère des Forêts et de la Faune sauvage. Au fil des ans, j'ai participé à plusieurs programmes de formation spécialisés dans des pays tels que les États-Unis et le Botswana, sur des sujets tels que les enquêtes sur les crimes contre les espèces sauvages, l'identification et la gestion des stocks d'ivoire, et les questions relatives à Une seule santé.
J'ai également été le point focal national du Cameroun pour plusieurs programmes et conventions clés, notamment le Programme de gestion durable de la faune sauvage (SWM) et les accords conclus dans le cadre de l'AEWA et de la CMS. En outre, j'ai contribué à la coordination de documents stratégiques et de plans de gestion pour les zones protégées, les stratégies de lutte contre le braconnage, la résolution des conflits entre l'homme et la faune sauvage et la conservation d'espèces telles que les éléphants, les lions, les girafes, les perroquets et les hippopotames. Tout au long de ma carrière, j'ai occupé des postes tels que chef de service, sous-directeur, chargé de recherche et, aujourd'hui, directeur.

Qu'est-ce qui a suscité votre passion pour la conservation des forêts et de la faune sauvage?
J'ai grandi dans la communauté Mweh de Lebang, dans le sud-ouest du Cameroun, où la conservation faisait partie intégrante de notre culture. Nos systèmes traditionnels mettaient fortement l'accent sur la gestion durable des ressources naturelles et la protection des forêts sacrées et des sites culturels. Ma passion s'est renforcée lors de mon stage étudiant en 1994 au Jardin botanique de Limbe dans le cadre du projet Mont Cameroon, où j'ai travaillé sur des études de la faune et de la flore, collaboré avec les communautés locales et rédigé des rapports de terrain. Cette expérience pratique a véritablement déclenché mon engagement à vie en faveur de la conservation.
Quels sont les moments forts de votre carrière jusqu'à présent?
Quand je repense à ma carrière, je me rends compte qu'elle a été jalonnée de nombreuses étapes gratifiantes. J'ai eu le privilège de diriger l'élaboration de plans de gestion pour plus de 15 zones protégées, chacune constituant un pas vers la sauvegarde de l'incroyable biodiversité du Cameroun. L'une de mes plus grandes fiertés est d'avoir mis en place le Système national de gestion des stocks d'ivoire du Cameroun, assorti de procédures opérationnelles qui établissent une nouvelle norme en matière de transparence et de responsabilité.
Je me suis également beaucoup impliqué dans la résolution des conflits entre l'homme et la faune sauvage et dans la lutte contre le braconnage, tout en renforçant les capacités par la formation d'écogardes, de communautés locales et de fonctionnaires. Donner aux populations les moyens de s'approprier la conservation a été particulièrement gratifiant. Voir les communautés participer activement à la gestion de leurs ressources fauniques est vraiment inspirant.
Au-delà de nos frontières, j'ai œuvré au renforcement de la coopération transfrontalière avec des pays comme le Tchad, le Gabon, le Congo, la République centrafricaine et le Nigeria, conscient que la faune sauvage ne connaît pas de frontières. À l'échelle mondiale, j'ai contribué à garantir la participation effective du Cameroun à des conventions internationales clés, tout en rédigeant des documents stratégiques pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages et protéger les espèces phares. Chacun de ces moments reflète mon engagement non seulement à protéger la faune sauvage, mais aussi à construire un avenir où la conservation et les communautés prospèrent côte à côte.

Quels conseils donneriez-vous au public pour aider à préserver la faune sauvage?
J'encourage les gens à soutenir les organismes de conservation, à travailler en étroite collaboration avec les communautés locales, à collaborer avec les ministères et à contribuer à promouvoir la coopération transfrontalière. Plus important encore, nous avons besoin de mécanismes de financement durables pour que ces initiatives puissent se poursuivre à long terme.
Les conflits entre les humains et les éléphants constituent un défi croissant. Quelles solutions recommandez-vous?
Nous avons besoin d'une stratégie et d'un plan d'action pour la coexistence entre les humains et la faune sauvage, d'une meilleure planification de l'utilisation des terres afin de réduire les conflits, et de moins dépendre uniquement des mesures techniques d'atténuation ou de compensation. Il est essentiel de s'attaquer aux causes profondes du problème grâce à une meilleure planification et à des stratégies de coexistence.
Êtes-vous optimiste quant à la coexistence entre les humains et les éléphants au Cameroun?
Le gouvernement a pris cette question très au sérieux et a mis en place un comité interministériel chargé de la traiter de manière globale. Je crois sincèrement que la coexistence est possible si les bonnes stratégies sont mises en place.
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