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Conservation et coronavirus

Notre monde est accablé par la peur. Le coronavirus (Covid-19) a déjà fait des milliers de morts. Les conséquences sociales, politiques et économiques – qui se révèlent à nos yeux chaque jour – pourraient être douloureuses pour beaucoup d’entre nous. La Fondation EPI a connu son propre revers, mineur en comparaison, ce mois-ci, car nous avons été obligés de reporter un atelier sur le conflit homme-éléphant au Botswana, au cours duquel nous espérions réunir des experts et des écologistes de nos pays membres en provenance de tout le continent. Il peut sembler déraisonnable de citer le proverbe : « à quelque chose malheur est bon » en ces temps difficiles, mais il nous incombe à tous non seulement de faire ce que nous pouvons pour minimiser la propagation du coronavirus, mais aussi d’utiliser ce moment de choc pour essayer de façonner un monde meilleur.

Et il en est ainsi de la conservation. Depuis le début de l’épidémie dans la province de Wuhan en Chine, des rumeurs ont lié le virus à la consommation d’animaux achetés sur un soi-disant « marché de gros », qui, selon les scientifiques, est à l’origine de l’épidémie de SRAS de 2003. Certains des marchés de gros en Chine vendent un mélange exotique d’animaux domestiques et sauvages, dont beaucoup sont importés en contrebande depuis d’autres régions du monde. Les rumeurs sont variables. Certains disent que les chauves-souris sont des vecteurs et elles ont peut-être mordu un animal sur le marché, d’où il a été transmis aux humains. Une autre rumeur dit que les pangolins – introduits en contrebande en Chine en grande quantité en provenance d’Afrique et d’ailleurs en Asie ces dernières années – sont des vecteurs.

Tout cela n’est sans doute pas vrai. En effet, certains scientifiques contestent le lien entre ce dernier virus et les marchés de gros. Mais la perception largement répandue est que l’appétit de la Chine pour la viande d’animaux sauvages présente un risque pour la santé humaine. Cela crée deux opportunités potentiellement positives pour ceux d’entre nous qui tentent de protéger la faune sauvage d’Afrique. La première est que les autorités chinoises redoubleront d’efforts pour réprimer le commerce illégal. Nous espérons que cela sera le cas. Cela bénéficiera aux pangolins, aux éléphants, aux rhinocéros et à un certain nombre d’autres espèces. Une autre conséquence, potentiellement plus impo


rtante, du coronavirus, est que la demande des consommateurs chinois pour les produits illicites issus de la faune sauvage devrait chuter de son propre gré. Cela pourrait être un élément transformateur, y compris dans les pays voisins comme le Viêt Nam notamment.

Ceux qui étudient le commerce des espèces sauvages appellent à la prudence. John Sellar, de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée, prévient que « là où l’utilisation des produits issus de la faune sauvage est si profondément ancrée, aucun changement ne se fera facilement ».

Heureusement, au moment de la rédaction de cette lettre d’information, il semble que

l’épidémie de coronavirus en Chine a déjà atteint son point culminant. De chaque crise surgit des opportunités est une lapalissade maintes fois rabattues. Mais si jamais il y avait un temps pour les militants en Chine contre le trafic illégal des produits issus de la faune sauvage pour faire passer leur message, c’est peut-être le cas.


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