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Grant Burden

Nous sommes ravis de vous présenter notre ami du mois de mai, Grant Burden. Grant a récemment rejoint l’équipe de la Fondation EPI en tant que conseiller spécial sur les conflits homme-éléphant. Il a consacré près de 20 ans à la gestion des aires protégées, principalement en Afrique de l’Est.


Grant Burden, à la frontière ouest du Serengeti.

Grant, nous savons que vous avez travaillé dans le domaine de la conservation dans plusieurs pays africains. Cependant, parlez-nous un peu de votre enfance, où avez-vous grandi et vous êtes-vous intéressé à la faune sauvage et à la conservation dès votre plus jeune âge ?

Je suis né dans le Zululand, en Afrique du Sud. Mon père travaillait pour le Natal Parks Board à proximité du lac St-Lucia. J’ai passé la majeure partie de mon enfance dans les Natal Midlands. Mon père a consacré sa carrière à la conservation et il fut ma source d’inspiration.


Vous avez passé beaucoup de temps dans les régions sauvages d’Afrique de l’Est, notamment dans certaines des plus belles régions du continent. Pouvez-vous nous dire quel est votre endroit préféré de tous ? D’accord, pour vous faciliter la tâche, nous vous autorisons à en nommer trois !

La frontière sud de l’écosystème du Serengeti le long de l’escarpement d’Eyasi, avec toute sa beauté spectaculaire et les peuples autochtones qui habitent cette région, occupe une place spéciale dans mon cœur. C’est là que la zone de conservation du Serengeti et du Ngorongoro semble se fondre dans un seul paysage. Mais tout l’écosystème du Serengeti, avec ses vastes espaces ouverts, ses beaux fourrés, ses rivières et ses 1,5 million d’animaux migrateurs me tient également à cœur. J’adore les grands fleuves et les systèmes de zones humides et j’ai été attiré par la rivière Lugenda à Niassa, au nord du Mozambique, et la vue du Zambèze est toujours incontournable.


Grant et sa famille avec l’un des 30 éléphants porteur d’un collier, dans le cadre d’une intervention de gestion et d’un effort de recherche pour gérer les CHE dans l’ouest du Serengeti.

Nous avons récemment projeté le film « Living On the Edge », qui présentait votre travail pratique en première ligne du conflit homme-faune sauvage aux abords du Serengeti. En vous voyant lancer des fléchettes sur des éléphants, tirer sur des hippopotames blessés et relâcher des léopards en cage, je ne pouvais pas m’empêcher de me demander… comment gérez-vous toute l’administration, la politique et la paperasse pour cette activité de conservation ?

Je n’y parviens pas ! Je pense que le rêve de tout défenseur de la nature est d’être toujours sur le terrain, de mettre les mains à la pâte et de se salir. Vous avez besoin de discipline pour maîtriser les autres aspects du travail. Vous devez structurer votre journée et ne pas vous laisser distraire par des interruptions imprévues sur le terrain.



Sérieusement, certains défenseurs de l’environnement en Afrique se sentent découragés par les défis. Espèces en voie de disparition, changement climatique, croissance de la population humaine. Comment parvenez-vous à rester optimiste ?

Je suis motivé par ce dont mes enfants pourront profiter à l’avenir et par ce que je peux parta ger avec eux maintenant. Cela met en perspective une grande partie du travail difficile que nous accomplissons. Je pense également qu’il y a un peu d’égoïsme dans ce que je fais. Je suis motivé par mon amour pour les lieux sauvages et les écosystèmes fonctionnels, et le désir de m’y trouver. C’est un rêve pour moi de faire l’expérience de cette nature sauvage en Afrique.


Vous parlez de vos enfants… mais vous n’avez déménagé à Nairobi que récemment après des années sur le terrain. À quel point cela a-t-il été difficile d’avoir une famille ?

Ma femme travaille également dans le domaine de la conservation et nos enfants sont âgés de 8 et 5 ans. Nous avons construit notre propre mini-école dans un conteneur. Ils ont eu le privilège de grandir dans la brousse. Toutefois, nous avons toujours su que nous devions trouver un équilibre avec d’autres aspects de l’éducation, le côté social, le côté sportif, et aujourd’hui ils sont dans une école classique.


Vous avez récemment rejoint l’équipe de l’EPI, collaborant spécifiquement sur les problèmes de conflit homme-éléphant (CHE). Qu’est-ce qui, selon vous, représenterait un succès dans votre nouveau rôle ?

Observer la croissance des populations d’éléphants dans les États de l’aire de répartition, avec suffisamment d’espace géré. Dans le même temps, nous devons sensibiliser sur les CHE au niveau mondial afin que nous ayons les ressources pour mettre en œuvre avec succès l’atténuation et la prévention des CHE, au profit des communautés.

Grant avec sa femme, Beezie et ses enfants, à la frontière ouest du Serengeti.

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