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Jean Louis Kakoua

Notre ami du mois de février est Jean Louis Kakoua, le directeur technique adjoint des parcs nationaux du Gabon, ainsi que le point focal de l’EPI dans ce pays.


Jean Louis Kakoua (à gauche) et des Rangers dans la forêt gabonaise.

Parlez-nous un peu de vous. Avez-vous grandi à la campagne ou en ville ?

J’ai grandi dans le sud-est du Gabon, à Leconi. Je marchais une quinzaine de kilomètres jusqu’aux champs avec mes parents, et j’étais fasciné par les paysages de savane et de forêts que nous traversions.


Jean Louis Kakoua au Gabon.

Avez-vous toujours été passionné par la conservation de la Nature ?

Oui, j’ai gravi les échelons professionnels, après avoir obtenu un diplôme technique en gestion des eaux et forêts. J’ai été en charge du Parc national des Plateaux Batéké de 2018 à 2020, date à laquelle je suis devenu Directeur technique adjoint de l’Agence des parcs nationaux (ANPN). En tant que spécialiste de la faune et des aires protégées, je suis fier d’apporter ma contribution à la conservation de la biodiversité.


Quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face dans votre travail actuel ?

Je suis directeur technique adjoint depuis 18 mois maintenant. Les plus grands défis sont les suivants :

a) Protection de la faune sauvage et des ressources naturelles (c’est-à-dire lutter contre le braconnage, l’exploitation illégale du bois, des poissons, l’orpaillage illégal, etc.)

b) La gestion et la formation des collaborateurs.

c) L’augmentation des revenus grâce à l’écotourisme, etc.


Avez-vous eu la chance de parcourir le Gabon et de voir tous ses magnifiques parcs nationaux ? Lequel est votre préféré ?

Oui, j’ai voyagé dans les 9 provinces du Gabon et chacune possède au moins une aire protégée. Chaque parc a été créé pour une raison précise. Ils sont tous uniques et extraordinaires. Je suis particulièrement fasciné par le Parc national des Plateaux Batéké. Il se situe à la frontière avec le Congo et possède de magnifiques paysages de savane. La faune diversifiée comprend des éléphants, des buffles, des oiseaux, des antilopes et des chats sauvages, y compris même un lion, observé en 2015, alors que nous pensions que l’espèce fut anéantie en 1997.


Jean Louis Kakoua avec les Rangers au Gabon.

Le conflit entre les humains et les éléphants devient un gros problème au Gabon. Nous savons qu’il s’agit d’un problème complexe. Mais selon vous, quelles sont les solutions les plus pratiques ?

C’est devenu un enjeu national important pour le Gabon, car cela touche toutes les parties de notre territoire. Nous avons eu 11 959 plaintes pour destruction de récoltes entre 2016 et 2021, ce qui donne une moyenne de près de 2 000 plaintes par an. Sur la période 2020-2021, nous avons eu 15 personnes grièvement blessées par des éléphants et 8 tuées.


Nous avons tenu des consultations dans les provinces à partir de juillet 2021, en vue d’une réunion nationale en décembre 2021. Les principales recommandations étaient d’améliorer notre gestion de ce problème, par des indemnisations, une meilleure administration, davantage de clôtures électriques et un soutien aux blessés. Nous avons identifié les principales causes comme étant l’exploitation illégale des forêts, le braconnage pour l’ivoire et le changement climatique.


Vos compatriotes au Gabon font face à de nombreux défis dans leur vie quotidienne. Ont-ils le temps de penser à la conservation de la Nature ?

C’est vrai que la situation n’est pas facile. Certaines personnes sont au chômage, et ces problèmes ont été accentués par la pandémie de Covid-19. Mais quelle que soit la situation de chacun, l’impact du changement climatique, le braconnage et l’exploitation illégale des ressources naturelles touchent toutes les couches de la société. Chacun en est conscient et doit faire sa part pour protéger et gérer durablement notre biodiversité.


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